C’est devant un public déchaîné que s’est tenu un concert comme on en voit peu en Tunisie lors de la soirée du 2 avril du festival Jazz à Carthage. Wust El Balad est un groupe égyptien composé de 9 musiciens et fondé au Caire en 1999.
Un son électro-soufi qui se décide à virer au funky, des notes parisiennes d’accordéon épousant l’oriental chaabi. Des alliages sonores métalliques flirtant avec le rock progressif surprennent avec des castagnettes puis redescendent sur un rythme dansant au tam-tam, afin d’atterrir dans l’ambiance joyeuse et insouciante des cabarets égyptiens.
« Ce que vous écoutez n’a bien sûr rien à voir avec le jazz, mais j’espère que vous vous amusez quand même ! », Hani Adel, leader du groupe Wust El Balad.
Ça parle d’amour, ça parle de joie et d’optimisme. C’est parfois cynique tout en restant léger. Les paroles sont percutantes par moment avec une note d’humour propre à cette culture égyptienne qui ne laisse pas indifférent. Mais c’est surtout jeune et révolté, à l’image de cette nouvelle vague artistique qui traduit si bien la révolution du 25 janvier, ou ce qui en reste…
Jeune et révolté, comme le band palestinien 47Soul qui a assuré la première partie du concert. Quatre jeunes qui marient bien les sons hip-hop et la deep électro. Sur scène, la street danse épouse la « dabké » et la danse traditionnelle palestinienne.
Musique énergétique, sensibilité universelle sur fond d’identité orientale, ce groupe a su séduire avec ses paroles engagées envers la cause palestinienne. Ça chante la liberté, ça rappelle les peuples mis en quarantaine… tout en dansant.
L’engagement n’a rien de triste en effet. Bien au contraire, les signes de victoire, symbole pour une génération de l’intifada dansaient par-dessus les déhanchements sur scène et dans la salle.
Comme quoi, on résiste par la beauté. Le tempo du cœur l’emporte sur la langue, ainsi, danser c’est résister.