Andy Warhol était l’un des artistes les plus influents de son époque, pionnier du Pop Art, il demeura une icône et une source d’inspiration chez les artistes tous domaines confondus. L’artiste américain de son vrai nom Andrew Warhola, s’est imposé sur la scène artistique à partir des années 1960 en tant que peintre, auteur, producteur musical et réalisateur de films avant-garde. Il côtoyait aussi les célébrités hollywoodiennes, les intellectuels et les riches aristocrates dont une grande partie est passée sous l’œil de son polaroid.
Andy Warhol in Gristede’s Supermaket by Bob Adelman
Bob Adelman était un grand nom de la photographie-journalistique, il a notamment photographié Andy Warhol à ses débuts, « J’ai capturé Andy dans ce qu’il avait d’humain, avant qu’il s’impose comme l’artiste le plus célèbre au monde et que son nom soit connu de tous. »a confié le photographe dans une interview.
Warhol a été pris en photo dans un supermarché de New-York, un lieu ultime d’inspiration de l’artiste. Campbell's Soup Cansest une œuvre emblématique de l’artiste, c’est en fait une sériecomposée de trente-deux toiles peintes et représentant chacune une boite de conserve de soupe Campbell. La représentation de la consommation de masse a occupé une place prépondérante dans les œuvres de Warhol. D’ailleurs dans la photographie, on peut apercevoir dans le caddie, des produits tels que Campbell, Brilloou encoreCoca Cola, objets qui font référence aux œuvres d’Andy Warhol. « Andy se baladait dans les rayons, et n’arrêtait pas de dire en passant devant toutes ces boîtes de conserve : « Ce que c’est beau ! » » .
« Portrait of Andy Warhol as a banana » by Jean Michel Basquiat
L’artiste Jean-Michel Basquiat a rencontré pour la première fois Andy Warhol à l’âge de 19ans, une connexion très forte est alors née. « La relation était symbiotique. Jean-Michel pensait avoir besoin de la renommée d'Andy et Andy pensait qu'il avait besoin du sang neuf de Jean-Michel. Jean-Michel donna à Andy une image rebelle à nouveau ».
Sous l’influence de Basquiat, Andy Warhol revient à la peinture, ils collaborent alors sur une centaine d’œuvres, c’était la première fois que des artistes de cette envergure collaborent ensemble.
Dans ce portrait d’Andy Warhol réalisé par Jean-Michel Basquiat, on distingue la chevelure platine de ce dernier mais surtout la fameuse banane. Basquiat fait alors référence à l’iconique banane de la pochette d’album du groupe de rock The Velvet Underground sorti en 1967réalisée par Andy Warhol.
Andy Warhol by Richard Avedon
Le 3 juin 1968, Andy Warhol a frôlé la mort. Valerie Solana, une militante féministe radicale américaine a tenté d’assassiner l’artiste en lui tirant dessus à coups de pistolet.
Tout a commencé en 1967 lorsque la jeune femme a rencontré Andy Warhol à la sortie de son studio, la Factoryà New-York pour lui demander de produire sa pièce de théâtre nommé Up Your Ass.
Un peu plus tard, toujours en 1967, n’ayant aucune nouvelle, Solana commence à téléphoner à Warhol pour lui demander la restitution de son manuscrit mais celui-ci reconnaît l'avoir perdu, elle lui demande alors un dédommagement. Andy Warhol ignore ces réclamations mais lui donnera des rôles mineurs dans deux de ses films.
Devenue paranoïaque, elle a attendu Warhol le 3 juin 1968, dans le hall de la Factory, située au sixième étage du 33 Union Square West, et lui a tiré dessus, trois coups de pistolet, lui transperçant le poumon, la rate, l'estomac, le foie et l'œsophage. L’artiste s’en tire de justesse. Le soir-même Solana s’est rendue à la police.
Le 20 août 1969, à New York, un an après la tentative d’assassinat, le célèbre Andy Warhol dévoile les cicatrices sur son torse au photographe américain Richard Avedon.
Andy Warhol in the Factory by Stephen Shore
Le studio The Factoryd’Andy Warhol est un lieu emblématique qui a vu défiler d’innombrables célébrités et où l’explosion artistique était à son apogée. Créé en 1964, le studio représentait le cœur et le cerveau de Warhol. Tout se déroulait dans ce lieu, c’était là qu’il se réunissait avec ses amis artistes et que la magie se créa.
C’est là notamment qu’Andy Warhol tourne plusieurs de ses films expérimentaux, des films largement improvisés, sans sujet ni scénario. C’était la fabrique d’artistes où l’imagination et la création étaient sans fin, c’était toute une usine d’œuvres d’art.
Mais la Factory était aussi un lieu qui faisait l’objet d’un mythe et qui produisait l’image d’une « superstar » (selon la terminologie de Warhol). Quiconque mettait les pieds dans cette fabrique devenait « quelqu’un ». C’est devenu un lieu culte de la scène artistique new-yorkaise mais aussi un lieu de socialisation
C’était alors tout ce à quoi Andy Warhol aspirait, interroger la production d’images, de stars, des symboles de la société de consommation américaine ou encore des images sociales.