Walled-off Hotel, quand l'art de la rue devient porte-parole d'une cause

Walled-off Hotel, quand l'art de la rue devient porte-parole d'une cause

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Célèbre, bien qu’« anonyme », Banksy, l’artiste de rue anglais qui s’est improvisé ces derniers mois en hôtelier, a encore fait le buzz, en révélant au monde le « Walled-Off Hotel », le 3 mars à Bethléem.

 

 

De son nom : Walled-Off, littéralement « Séparé par le Mur », l’hôtel est construit sur le côté israélien du mur. Une provocation malicieuse, mais surtout, pas tellement inattendue de la part de l’artiste de rue qui ne laisse personne indifférent.

Acquis et construit en secret et sous le nez des autorités israéliennes, et ce durant 14 mois, cet hôtel, avec « vue sur Mur » emploie un staff de 45 personnes.

 

Provocateur, inspiré, inspirant, sarcastique et insolent… ce sont peut-être les mots qui vous viennent à l’esprit en regardant les photos des murs de cet l’hôtel hors normes. À 90 % construit et conceptualisé par Banksy, lui-même, tout ce qui est exhibé dans le Walled-Off est une œuvre d’art, mais aussi une position politique.

 

Un portrait de Jésus pointé au laser pour « décorer », un tank d’eau troué par balles détourné en jacuzzi pour rappeler la deuxième Intifada, des caméras de surveillance fièrement exhibées comme une collection d’art, des portraits de la Reine dans un style colonialiste, un balcon avec « la pire vue du monde », le portrait de George Washington, et une poupée qui signe en boucle la déclaration de Belfort.

 

 


 

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Probably another misguided venture into corporate hospitality - the Walled Off hotel

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Un siècle après cette déclaration signée en 1917, et qui a été le premier pas colonialiste en Palestine, l’artiste anglais dénonce la politique de l’empire dont il est l’enfant.

 Banksy ne le cache donc pas, il est anticolonialiste, cette prise de position politique n’est pas nouvelle pour cet artiste qui ne cesse de créer la polémique. Après une vidéo postée en février 2015,  «Make this the year YOU discover a new destination», «faites de cette année, celle où VOUS découvrez une nouvelle destination», l’énigme est résolue.

 

 

 

 

 

Tourné telle une pub, ce spot «touristique» met le doigt sur cette partie du monde dont les agences de voyages n’oseraient jamais faire la promotion. Une population mise en quarantaine, une crise humanitaire, une mobilité impossible; le contraste ne laisse pas indifférent. Cette partie du monde souffre, et Banksy s’est donné pour objectif d’en parler, via son art.

 

L’artiste n’en est pas à sa première provocation, toute sa carrière peut être assimilée à une succession de «dépassements».

Multidisciplinaire, pluri talentueux, Banksy s’est déjà improvisé avant cet épisode «hôtelier», galeriste et réalisateur. Et c’est justement dans son film paru en 2010, «Faites le Mur!» qu’il expose sa vision de l’art de la rue :

 

«L’art conventionnel est conçu pour durer des centaines d’années, voire éternellement. Le street art, lui, est limité dans le temps» explique-t-il dans ce documentaire.

 En «faisant entrer» l’art de la rue à l’intérieur, cherche-t-il, d’une certaine manière l’éternité?

 

Une chose est sûre par contre, en choisissant le «mur» le plus célèbre du monde, c’est Israël qu’il met au défi, en faisant d’un art controversé, parfois assimilé au vandalisme et à un acte honteux, un évènement mondial et un acte de résistance humanitaire.