Au milieu du 26ème siècle, les agents spéciaux Valérian (Dane DeHaan) et Laureline (Cara Delevingne) doivent faire face à une menace mystérieuse pour la métropole cosmique Cosmopolite "Alpha" - qui abrite des millions de formes de vie de mille mondes différents - et composer avec leur attraction croissante l'un pour l'autre.
Cher, impressionnant, riche en couleurs, ce film de science-fiction a une exubérance joyeuse et un amour absolu et vertigineux du genre.
Écrit et réalisé par Luc Besson le film est basé sur la bande dessinée française Valérian, agent spatio-temporel, une série de bandes dessinées de science-fiction réalisée par le scénariste Pierre Christin et le dessinateur Jean-Claude Mézières; publiée pour la première fois en 1967 dans le magazine Pilote, et éditée en album chez Dargaud à partir de 1970.
Valérian et la Cité des mille planètes, semble directement inspiré par Star Wars, comme s'il surfait sur la vague d'enthousiasme suscitée par la sortie de ce film en 1977.
Depuis le vaisseau spatial, ressemblant au Millenium Condor d’Han Solo, jusqu’au méchant contrebandier semblant descendre de la lignée d’un Jabba the Hutt, les fans de Star Wars peuvent voir dans certaines scènes un clin d’œil à l’œuvre du maître Georges Lucas, certains peuvent y trouver même des situations déjà vues ailleurs , comme voir les héros finir dans un dépôt à ordures de la station Alpha, scène qui rappelle Luke Skywalker et Chewbacca se débattant dans une benne de déchets à bord de l’étoile noire !
Ce projet de film semble avoir hanté Luc besson depuis plus de vingt ans. Porter à l’écran des personnages qui ont bercé son adolescence était un rêve qu’il a mis quand même sept ans à réaliser ! Et il a pu le faire, libre de toute interférence des studios, malgré le budget faramineux de 180 millions $ de la production.
Certaines des images du film - comme un marché immense dans une autre dimension, ou la structure complexe d'Alpha elle-même - sont absolument à couper le souffle. Les séquences d'action et de poursuite de Besson sont brillantes et rapides, servies à merveille par la musique d’Alexandre Desplat.
Une aventure qui a permis à Besson de s’en donner à cœur joie avec des techniques numériques qu’il aurait souhaité avoir lors de la production de son “cinquième élément” en 1997, et qui lui ont permis selon les critiques, d’égaler les visuels époustouflants de l’ “Avatar” de James Cameron.
Le film pêche malgré cela par un scénario sans envergure, et un jeu d’acteurs décevant.
Modèle devenue actrice Cara Delevingne n’est pas une grande comédienne, mais sa présence a un petit côté Barbarella doublé d’une James Bond girl à peine sortie de l’adolescence et qui peine à convaincre sur ce podium-ci.
Dan DeHann qui avait réussi une belle performance d’acteur dans “A cure of wellness” de Gore Verbinsky, semble être passé à côté de son personnage, desservi par des dialogues souvent creux et un peu simplets, il n’a fait que présenter une caricature de cow-boy de l’espace à la Han Solo.
Luc Besson a réuni dans son film des acteurs de premier plan, tels Clive Owen, ou Ethan hawke, mais ne leur a donné que des caméos somme toute assez frustrants quand on pense à ce qu’ils auraient pu apporter comme épaisseur au film. Sans compter avec la prestation de Rihanna, qui bien que n’égalant pas la performance de la Diva Plavalaguna du cinquième élément, offre dans ce film une touche de fantaisie au grand bonheur de ses fans.
D’autres noms du monde du spectacle et du cinéma figurent également au casting, tels Rutger Hauer, Herbie Hancock, Louis Leterrier, Mathieu Kassovitz, Eric Rochant, ou Benoît Jacquot, tous dans des petits rôles, ce qui a fait dire à un spectateur interrogé à la sortie d’une projection : “ avec toutes les stars qu’il a rassemblées, il a dû confier les dialogues à Jean-Claude Van Damme”, une pique sympathique, mais qui met le doigt sur la principale faiblesse du film, ses dialogues! Car à trop vouloir contenter son cœur de cible, à savoir les jeunes de 15/25 ans, le film semble avoir fait l’impasse sur les autres catégories de public, ceux que les effets visuels n’intéressent que s’ils servent une trame cohérente avec des dialogues moins niais.
Mais la plupart des faiblesses du dernier Besson sont facilement pardonnées, grâce à l'esprit animé global du film et à l'ambiance positive, et surtout à ce monde imaginaire merveilleux dans lequel nous plonge le film, et qui laisse présager du nouveau sous les soleils de Luc Besson.