À l’occasion de la clôture du projet « Street Art Museum : Uthina, mythes et légendes » qui a eu lieu dimanche dernier, Misk était sur place sur le site archéologique d’Uthina et a rencontré Hatem Drissi, le secrétaire général de Museum Lab.
L’association Museum Lab a transformé le site archéologique d’Uthina en un espace immersif. Une équipe d’archéologues, de médiateurs, de designers, d’artistes, d’historiens, de vidéastes, de sound designers et de régisseurs a proposé cinq scénarios de scènes mythologiques : « Ulysse et les sirènes », « Dionysos et Don de la Vigne à Ikarios », « Orphée charmant les animaux », « La toilette de Venus » et « Le Triomphe de Neptune-Poséidon », afin de retracer l’histoire de la cité romaine d’Uthina illustrée grâce à des installations audiovisuelles.
Les visiteurs sont venus découvrir les mythes de l’antiquité d’une façon revisitée avec des techniques innovantes en faisant un parcours au sein du musée, à l’intérieur du capitole du site.
Hatem Drissi nous en parle.
Qui êtes-vous ?
HATEM : « Museum Lab est un laboratoire à caractère scientifique qui réunit un groupe multidisciplinaire d’universitaires, d’artistes et de designers. Notre but consiste à développer des prototypes de médiation dans le milieu de la culture par le design interactif. On travaille sur des outils comme le Mapping vidéo, les tables tactiles et les vitrines holographiques. »
Pourquoi un site archéologique ?
HATEM : « Nous travaillons sur des concepts. Et on a déjà fait de la médiation sur des sculptures ; c’est ce qu’on appelle de l’art appliqué au patrimoine. Ainsi, on essaie de faire intervenir l’histoire de l’art au sein du patrimoine pour le revisiter. On a travaillé sur des sculptures et sur des mosaïques, et à chaque fois on essaie de trouver un concept pour pouvoir revisiter le patrimoine avec des outils. Le plus important ce sont les dispositifs qu’on utilise. »
Intérêt du public ciblé ?
HATEM : « Vu que cette offre culturelle est ciblée pour un public éloigné, on a voulu impliquer essentiellement les habitants de banlieue sud et de la zone de Ben Arous où il n’y a pas assez d’activités culturelles en comparaison avec Tunis. Et effectivement, ce projet a attiré beaucoup de gens. C’est ce qui nous a poussés à essayer de faire le suivi des visiteurs pour voir leurs impressions. On a donc compris que les visites augmentées dans les musées attirent plus de gens qu’une simple visite au site dans le but de voir l’architecture ou les cartels. »
Le prochain concept ?
HATEM : « Notre procédure de travail consiste à choisir une idée, créer une équipe ainsi qu’un environnement de travail où tout le monde peut intervenir, et essayer de porter un challenge sur place. Donc lorsqu’on débarque sur un lieu, on n’a rien en tête, mais c’est plutôt l’espace qui nous inspire. C’est le cas pour Uthina ; on est venu voir le site et on a trouvé cinq mosaïques. On s’est dit dès lors qu’on allait travailler dessus et on a choisi les mythes illustrés sur les scènes. Après, chaque site a sa propre spécificité. Par conséquent, après la découverte de l’endroit, on s’inspire de ses caractéristiques. »