L’intelligence artificielle provoque autant de fascination que d’inquiétude. Des labos d’IBM, aux maisons closes avec des robots sexuels, l’AI conquiert la politique. Première historique, un candidat aux élections municipales au Japon plus précisément dans la région de Tama au sud-est de Tokyo est Michihito Matsuda, 44 ans, qui à première vue, n’a pas digéré sa défaite en 2014.
Sur les affiches l’AI est incarné par un robot aux courbes féminines, mais androgyne. Sur un fond bleu symbole de l’horizon dégagé et d’un futur radieux. L’argument est fort : avec l’intelligence artificielle, on ne risque pas de faire des erreurs. Les élections ont eu lieu dimanche 15 avril, AI Mayor comme on l’a surnomme, n’a pas convaincu les 150 000 habitants de la bourgade de Tama, mais a posé une première pierre dans l’histoire de l’AI.
Le Japon qui a eu des scandales politiques liés à la corruption n’a pas rejeté l’idée qu’un algorithme puisse gérer les affaires de la commune. Michihito Matsuda présente son « robot » comme étant impartial et équilibré. Armé d’un compte Twitter et d’un site Web, cette candidature a eu un vrai intérêt médiatique et sur les réseaux sociaux.
« Pour la première fois dans le monde, l’IA va se présenter à une élection : l’intelligence artificielle va changer la ville de Tama, avec la naissance d’un maire d’AI, nous mènerons une politique impartiale et équilibrée. Nous allons mettre rapidement en œuvre des lois bien renseignées et avec un savoir-faire technique pour diriger la nouvelle génération » (tweet de Matsuda).
Si le phénomène reste anecdotique, ce qu’il provoque prouve que la question de l’intelligence artificielle prend de plus en plus de place dans notre quotidien. Parfois risible, souvent fascinante, depuis la naturalisation de Sophia (robot AI) on parle d’éthique des robots, de droits et de dangers. On se permet d’imaginer des scénarios d’anticipation, qui sait, un jour on aura peut-être un robot comme président.