Peut-on définir l’amour ? Philosophes, sociologues, psychologues et littéraires ont tous, avec des approches différentes, tenté de définir ce sentiment mystérieux qui nous unit, nous désunit, nous donne de la joie, nous plonge dans la dépression, nous pousse à nous déchirer, à nous entretuer ou à vivre ensemble.
Passionnel, charnel, exalté, platonique, amical, l’amour est une recette, un équilibre dirait le psychologue américain Sternberg. Ce dernier, et dans sa « Théorie de l’amour », a déclaré que celui-ci devient profond dès que l’engagement, l’intimité et la passion sont présents dans une relation. C’est d’un triangle qu’il s’agit et ce n’est pas le philosophe français Francis Wolff qui irait le contredire. Tout comme Sternberg et dans une conférence où il essayait de définir l’amour, Wolff a établi un triangle dont les trois côtés sont la passion, l’amitié et le désir. Là où vous vous situerez dans le triangle définit le type de votre relation.
L’amour est complexe, les relations amoureuses le sont plus d’autant que la stabilité d’un couple est influencée par des facteurs externes comme la société ou la psychologie de l’un et de l’autre.
Dans la mémoire collective, dans la littérature aussi, des tragédies ont marqué les esprits. Elles ne sont pas forcément grecques ou shakespeariennes. Certaines histoires contemporaines ne sont pas moins tragiques que celles d’Ariane et Thésée ou de Roméo et Juliette.
Zied Rahbani et Dalel Karam
En 1975, Zied Rahbani faisait partie des compositeurs de l’opérette « Mays Errim ». Dalel Karam faisait partie de la troupe de Dabké. Il était musicien, elle était danseuse, ils se sont aimés, l’histoire a connu des remous dès le départ.
En 1978, elle le quitte et part pour Londres, un départ déchirant. Leur ami Joseph Harb est un intermédiaire qui lui envoie des lettres lui décrivant l’état de Zied.
Zied lui-même lui écrivait cette fameuse lettre ponctuée de sarcasme, où il lui demande de revenir.
Il alla la chercher et il se marièrent en 1979, il avait 23 ans, elle en avait 22. Une union que les parents Fayrouz et Assi n’approuvaient pas forcément, notamment à cause du jeune âge des deux amoureux.
Le mariage ne résistera pas aux escapades de Zied qui ne voulait pas d’enfants et qui faisait de sa petite maison un studio d’enregistrement et un lieu de rencontres, où il retrouvait ses camarades du parti communiste. Elle déclarait même à certains médias qu’il la poussait à avorter chaque fois qu’elle tombait enceinte.
Le couple se quitte, 3 mois après la naissance de leur fils Assi. Un fils qui ira à une université catholique, deviendra réalisateur, se trouvera à l’opposé de son père gauchiste.
Les déclarations de Dalel à la presse ne s’arrêtent pas, mais Zied saura la faire taire quand il découvre qu’il n’est pas le père biologique de son fils suite à un test de paternité.
Ironie du sort, l’histoire qui débuta avec Mays Errim, une opérette qui prêche que l’amour finit par l’emporter sur les conflits, se termine sur un scandale médiatique quand le tribunal retire, en 2009, à Assi le nom de Rahbani sur une demande de Zied Rahbani.
Marie Trintignant et Benard Cantat
Souvent qualifiée de mythe moderne, enrobé par la célébrité des deux amants, l’un étant chanteur de rock, l’autre actrice. L’histoire n’est probablement qu’un énième cas de violence conjugale dont la victime est une femme.
Leur relation est fusionnelle, c’est un coup de foudre qui les unit lorsqu’un jour, Marie assiste à un concert de Noir Désir, l’un, si ce n’est le meilleur groupe français de rock à l’époque.
Elle quitte son mari, le réalisateur Samuel Benchetrit. Il quitte sa femme Kristina qui venait d’avoir leur deuxième enfant. Ils se mettent ensemble et vivent intensément, dans leur bulle, cette histoire particulière.
« Je te bénis chaque jour de m’avoir fait rencontrer Bertrand. Dieu qu’on s’aime » écrit en message Marie Trintignant à la sœur de son partenaire, quelque temps avant sa mort. Lui, habituellement réservé, parle à la presse de la femme qu’il aime… de Marie.
Marie avait 4 enfants, tous de papas différents, lui en laisse deux derrière. Ils étaient sur les lieux d’un tournage du téléfilm Colette (juin, juillet 2003 à Vilnius en Lituanie) où elle jouait, lorsque le drame survient.
Selon les dires de Bertrand, c’est après un SMS de Samuel Benchetrit à Marie Trintignant que la dispute éclate. Les tensions s’installent laissant place à la dispute en fin de journée (26 juillet).
19 coups au visage et à la poitrine ne laissent aucun doute quant à la violence de « la dispute ». Il n’appellera même pas les secours, mais son mari et son frère.
En 2017 l’un des membres de Noir Désir témoigne anonymement chez Le Point, pour dénoncer une Omerta autour des antécédents violents de Bernard Cantat.
À sa sortie de Prison, Cantat retourne avec sa femme Kristina, qui se suicide en 2010, entraînant avec elle la chute du groupe qui se sépare définitivement.
Bonnie et Clyde
On les décrit parfois comme le couple de gangsters le plus glamour des States. Leur histoire est passionnelle. Une passion sur fond de crise économique et de crash boursier. Leur romance ne les a pas empêchés d’abattre une douzaine de personnes.
Le gang des Barrow naît en 1932, il rassemble Bonnie Parker, une jolie blonde éprise de poésie… et de Clyde. La première fois qu’ils se sont rencontrés, elle avait 19 ans, il en avait 20, c’était en 1929. Buck, le frère de Clyde Barrow est le 3e membre de la bande. Il se spécialise dans le braquage de banques et de boutiques.
Joyeux ou tristement célèbre, le couple ? Difficile à dire, tout dépend de votre position. Si vous êtes un américain touché par la pauvreté, vous verrez Bonny and Clyde d’un œil bienveillant, comme des héros. La police a un tout autre avis là-dessus, surtout quand le couple assassine un policier en 1933.
Piégés par la police dans leur FORD, la marque de prédilection de Clyde qui avait même écrit une lettre pour remercier Henri Ford pour son modèle V8, Bonnie et Clyde sont criblés de balles en mai 1934. Le couple comptait braquer une banque en Louisiane.
They call them cold-blooded killers;
They say they are heartless and mean;
But I say this with pride,
That I once knew Clyde
When he was honest and upright and clean.
If a policeman is killed in Dallas,
If they can’t find a fiend,
They just wipe their slate clean
And hand it on Bonnie and Clyde.
Bonnie parker
Rimbaud et Verlaine
Verlaine est décrit comme lâche, rejeté par les femmes pour sa laideur. Il était rejeté par les femmes et visitait régulièrement les bordels. Il se marie avec Mathilde, alors qu’elle avait 17 ans. Avant elle, il était amoureux de sa cousine, Elisa, qui se maria avec un autre et meurt en couche. Cette perte de son amour et de son soutien, le fait sombrer dans l’alcool et la violence.
Mathilde subit cette violence surtout la nuit, quand il rentre après avoir abusé de l’absinthe.
En 1871, il rencontre Arthur Rimbaud, un jeune poète. Ils correspondent, puis se rencontrent, unis par la poésie. Rimbaud n’avait que 17 ans.
Un ménage à 3 se forme chez Verlaine, puis le couple part seul à Bruxelles en 1872 laissant derrière eux une Mathilde dépitée.
Un jour de juillet de 1973, Verlaine achète un revolver 7 mm pour se suicider. Il rentre à l’hôtel où il logeait avec son amant, ce dernier lui annonce qu’il le quitte. Verlaine lui tire dessus le blessant au poignet.
Rimbaud s’en sort, mais suite à une autre scène, à la gare, Paul Verlaine est arrêté. Il est condamné pour homosexualité après avoir subi un test anal par un policier.
Presque deux ans en prison achevèrent le couple, mais permirent à chacun des deux d’écrire. La prison fut une cure de désintox pour Verlaine.
Sa passion pour Rimbaud reste vive en lui, mais elle n’a jamais été réciproque.
Fatima et Nighaoui
Les faits sont flous, l’histoire s’est perdue avec le temps, seule une chanson a survécu. Une chanson de l’icône de musique populaire tunisienne « Cheikh Afrit ». Elle s’intitule « Ya fatima baad ennekad wel ghosse ». Le poète est Nighaoui, il écrivit le poème en prison pour raconter sa douleur. La femme qu’il aimait, Fatima, l’avait trahi avec son geôlier français. Ses paroles sont porteuses d’émotions diverses comme la douleur et l’envie...