Tattoo Life Story : Un documentaire sur un nouveau Life Style

Tattoo Life Story : Un documentaire sur un nouveau Life Style

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Projeté devant un public principalement composé d’amis et de personnes touchées par la grâce du pistolet de celui qu’on appelle « Max Von-D », « Tattoo Life Story » est non seulement une autobiographie, mais également un exposé sur les tatouages et les tatoueurs en Tunisie.

 

C’est le 9 mars à l’Agora qu’on a découvert le documentaire fait par Yahia Romdhani, et qui a porté sur sa propre personne et sur sa carrière en tant qu’artiste tatoueur. Ce documentaire a le mérite de toucher à un sujet encore tabou en Tunisie, à savoir, la culture du Body Art.

 

 

Un art et une expression libératrice

 

«Après le 14 janvier, certains jeunes ont eu cette impression que le monde changeait et qu’on avait plus de libertés», Hédi, musicien et protagoniste du film.

 

 

Aucune statistique n’a été faite sur le phénomène des tatouages en Tunisie. Et pourtant, un petit tour dans les rues des grandes villes surtout, confirmerait cela : les tatouages exposés aux yeux des curieux, entre approbateurs et ahuris, se multiplient et ne laissent pas indifférents.

 Une nouvelle expression libératrice? C’est peut-être cela. Yahia précise pourtant dans l’une des scènes du film : «Les gens se font tatouer pour des raisons personnelles, pour ressembler à quelqu’un qu’ils admirent, pour s’affirmer dans leur différence, pour des choix esthétiques… mais parfois aussi, juste comme ça, sans raison».

 

Un art incompris, des stigmates de vie

 

«Devant certains de mes collègues “ouverts d’esprits”, je retrousse mes manches et exhibe mes tatouages. Devant mes clients par contre, je ne le fais pas, de peur de ne pas être pris au sérieux et de perdre ma crédibilité», Slim, directeur marketing et protagoniste du film, tatoué à plusieurs reprises par Yahia Romdhani.

 

Dans l’inconscient collectif, surtout dans nos sociétés, les tatouages sont stigmatisés. Bandits, bad boys, prisonniers, tout cela rappelle le tatouage. Pourtant, beaucoup de nos grand-mères le sont, sur les mains et sur le visage.

Cet art qui est une composante intégrante de l’identité amazighe s’est vu oublié, stigmatisé et rejeté par la société.

 

 

«Je pense que si les tatoueurs faisaient bien leur travail, artistiquement parlant, et surtout côté hygiène, cette idée changerait», Khaled, entrepreneur, tatoué plus de 16 fois et protagoniste du documentaire.

 

Un art oui, mais une profession

 

«Ma vie avait changé quand j’ai commencé à m’ennuyer dans mon boulot de gestionnaire, quand je n’aimais plus ce que je faisais, ni avais envie de donner le plus dans ma fonction». Yahia Romdhani.

 

Le film peut être vu comme un film promotionnel. Retraçant la carrière du réalisateur en tant qu’artiste tatoueur, il dresse un état des lieux de la profession qu’est le tatouage.

 

 

 

Plusieurs défis sont à relever. La formation inexistante en Tunisie pour cette discipline génère toutes formes d’excès et d’amateurisme : tatoueurs peu compétents qui donnent lieu à de mauvaises surprises pour leurs clients désireux de voir leur peau gravée, irrespect des normes d’hygiène.

 

Entre l’incompréhension de la société et les jeunes peu avertis qui cherchent à se faire tatouer, la liste des défis à relever se fait longue pour des artistes comme «Max Von-D», mais, avec ce film, c’est peut-être le commencement d’une nouvelle ère pour cette expression libératrice des âmes et des corps.