Souvenez-vous des années 2000. Génération Y, vous vous êtes armés de patience devant la page Google qui se télécharge, vous avez été marqués par la cravate Burberry de Ben Ali, et vous avez surtout assisté à la sortie de films aujourd’hui devenus cultes. Si vous étiez trop occupés à découvrir la puberté ou bien à réaliser que vos parents ne sont « pas si parfaits », voici pour vous 5 films sortis dans les années 2000, classés parmi les 1001 films qu’il faut voir avant de mourir.
Fight Club (1999) :
Bien qu’il soit sorti en 1999, c’est bien plus tard qu’il aura du succès. Le seul, l’unique, l’inimitable Fight Club de David Fincher. Si de nos jours c’est presque honteux de dire « non, non..heu..je ne l’ai pas vu », à sa sortie, ce fut un semi-échec commercial. Fight Club c’est l’histoire de monsieur tout le monde qui se retrouve embarqué par Tyler Durden, un surhomme joué par Brad Pitt. Les points forts du film sont : d’abord le propos qui tourne autour de la rébellion et de la recherche de sens, ensuite la réalisation qui « décolle comme fusé » a écrit un critique et enfin le casting qui fut au service du film.
Le voyage de Chihiro (2001) :
Deuxième film et pas des moindres, il s’agit du voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki. Au Japon, à chaque sortie, les films de Miyazaki battent ses concurrents américains et leurs grosses productions. Pourquoi ? Parce que chaque film du réalisateur élève la barre, à chaque fois et qu’il est sans doute l’un des rares qui arrivent à émouvoir aux quatre coins du monde. Le voyage du Chihiro est l’histoire d’une petite fille de dix ans coincée dans le monde des esprits. Pour s’en sortir et sauver ses parents, elle va devoir être rusée. Le voyage de Chihiro est d’une poésie et d’une beauté dont seul Miyazaki est capable.
L’Arche russe (2002) :
L’arche russe est certes moins populaire que American Beauty, mais ce petit bijou est un film à voir absolument. Réalisé par Sokourov et surtout, un plan séquence de 96 minutes ! L’Arche russe reste une prouesse technique, mais pas que. Tourné au musée de l’ermitage, le film couvre trois siècles de l’histoire de Saint-Pétersbourg. Imaginez 2000 figurants en costumes d’époque dans un espace divisé en couloirs. Petite anecdote de cinéphile, si vous vous demandez quelle a été la bonne prise, c’est la quatrième.
Les conséquences de l’amour (2004) :
Les conséquences de l’amour de Sorrentino, sorti en 2004. On y voyait déjà l’acteur fétiche du réalisateur Toni Servillo. Dans ce film, un homme de la mafia (mais loin des clichés) se retrouve dans un hôtel du côté de la Suisse italienne, fumant sa cigarette et enterré dans un mutisme dont seuls les mafieux ont le secret, il tombe amoureux de Sofia. Cet homme de 50 ans qui n’a pas parlé depuis 8 ans, dur et imperturbable finira par faiblir, et quoi de mieux que l’amour pour flancher ?
Le labyrinthe de Pan (2006) :
On entend son nom dans toutes les bouches, Guillermo del Toro a changé la donne cette année avec « the Shape of water », mais, avant d’épouser l’eau, del Toro a surtout marqué l’histoire du cinéma une première fois avec le féeriquement étrange « Le labyrinthe de Pan ». Les monstres y sont présents cette fois en 1944, l’Espagne sous franco et un monde fantastique au cœur d’une forêt espagnole, voilà le combo absolument inattendu qu’a offert le réalisateur. Petite anecdote : l’idée du film a dû attendre 20 ans avant de se voir réalisée, et voilà ce que raconte le réalisateur concernant le labyrinthe de Pan et surtout à propos de ce conte de fées pour adulte :
« À mes yeux, le fascisme est une représentation de l’horreur ultime et c’est en ce sens un concept idéal pour raconter un conte de fées destiné aux adultes, car le fascisme est avant tout une forme de perversion de l’innocence, et donc de l’enfance. Pour moi, le fascisme représente en quelque sorte la mort de l’âme, car il vous force à faire des choix douloureux et laisse une trace indélébile au plus profond de ceux qui l’ont vécu. C’est d’ailleurs pour cette raison que le véritable “monstre” du film est le Capitaine Vidal, qui est incarné à l’écran par Sergi Lopez. Un monstre bien réel comparé à ceux qui évoluent dans le labyrinthe. Le fascisme vous consume à petit feu, pas forcément physiquement, mais au moins spirituellement » (source interview : Allo ciné).