Hier, et pour la première fois, une matériauthèque a ouvert ses portes aux étudiants de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis. Elle a été inaugurée en présence du directeur de l’ISBAT, Habib Bida et du conseiller du ministre de l’Enseignement supérieur, Driss Sayah.
Cet espace destiné à apporter un aspect pratique à la formation des étudiants est né d’un rêve. Le rêve de feu professeur Farouk Tritar, qui a su transmettre sa passion à ses étudiants.
« Il m’a transmis sa passion, son envie de recherche et celle de toujours vouloir aller de l’avant pour connaître les nouvelles possibilités techniques et son rêve était cette matériauthèque. » nous explique Mouna Choyakh, l’initiatrice du projet.
En hommage à son professeur, qui a su être généreux et présent pour ses étudiants, défiant les moyens souvent limités de l’université tunisienne pour parfaire leur formation, Mouna a transformé ce rêve en réalité.
Pour elle, il ne s’agit pas uniquement d’une unité de recherche, mais d’un catalyseur de synergie entre le milieu professionnel et les étudiants. L’objectif étant de former des étudiants prêts à être opérationnels. Elle a d’ailleurs impliqué dans ce projet bon nombre de professionnels.
La matériauthèque est un espace où sont répertoriés les échantillons des différents matériaux auxquels pourrait recourir l’architecte pour la réalisation de ses travaux. Au stade d’apprentissage, l’étudiant a besoin d’être en contact avec ses matériaux pour les connaître, les maîtriser et s’en inspirer dans ses créations.
Aujourd’hui, grâce à Mouna Choyakh, elle-même devenue enseignante à l’ISBAT, la matériauthèque existe et ce sont les étudiants qui seront responsables de sa gestion. Beaucoup de travail reste à faire pour ses jeunes qui ont repris le flambeau, celui d’organiser, d’entretenir et d’alimenter l’espace, entre autres.
Albert Einstein disait : « C’est le rôle essentiel du professeur d’éveiller la joie de travailler et de connaître. » On peut dire que Farouk Tritar a réussi à éveiller cette joie dans le cœur et la tête de plus d’une génération d’étudiants, à commencer par Mouna Choyakh, qui lui a rendu le plus beau des hommages : « si je suis ce que je suis aujourd’hui, c’est bien grâce à lui ».
Crédit photos : Hajer Boujemâa