Il avait 84 ans, une vie bien remplie, deux enfants, Elisabetta et Pierfrancesco, et des centaines de films à son actif!
Paolo Villaggio est mort lundi 3 juillet au matin, entouré des siens, dans une clinique privée de la capitale italienne.
Personnage haut en couleur, qui a pendant près d’un demi-siècle fait écho au tricolore transalpin, Villaggio vient de rejoindre Mastroianni, Gassman, Manfredi, et tant d’autres au paradis des monstres sacrés du cinéma italien.
Comme nombre d’acteurs de sa génération, Paolo Villaggio était avant tout italien. Son humour grinçant, un verbe volontiers coloré, et souvent pince-sans-rire, ont donné naissance à ces personnages inoubliables qu’il a interprété tout au long de sa carrière, tels le timide «Giandomenico Fracchia», ou le détestable «professeur Kranz» et surtout le personnage du «Ragioniere Ugo Fantozzi», né de la plume de Paolo Villaggio, qui le voulait à l’image de l’Italien moyen.
Né un 30 décembre 1932 à Gênes, Paolo Villaggio est issu de cette bourgeoisie génoise, religieuse et bien pensante, qu’il a souvent critiquée, raillée, et tournée en dérision à travers ses personnages, qu’ils aient vu le jour sous sa plume, ou qu’ils aient été développés avec des complices, tel le réalisateur Neri Parenti, pour la télévision et le cinéma.
Après des débuts au théâtre avec la «Compagnia goliardica Mario Baistrocchi», Villaggio est repéré par celui qui deviendra plus tard une légende de la radio-télévision italienne, le journaliste Maurizio Costanzo, qui l’encourage à tenter sa chance sur les scènes de la capitale, Rome.
Le talent de l’acteur Paolo Villaggio s’affirmera sur scène en tant que comédien, puis en tant qu’humoriste à la radio; un talent qui le servira en tant qu’hôte d’émissions de divertissement à la télévision, et qui finit par l’amener à tourner avec les plus grands réalisateurs de l’âge d’or du cinéma italien.
Mario Monicelli avec qui il a tourné «Brancaleone alle crociate», et où il donna la réplique à Vittorio Gassman; Ermanno Olmi pour qui il interpréta le personnage inoubliable du «colonel Sebastiano Procolo»; ce personnage issu de l’imaginaire du grand écrivain Dino Buzzatti, et porté à l’écran par Olmi sous le titre «Il segreto del bosco vecchio».
La consécration du «Davide di Donatello» arrive en 1990 récompenser sa prestation devant la caméra du grand Federico Fellini pour «La Voce Della Luna», dont il partagea l’affiche avec un certain Roberto Benigni.
Sur sa page Facebook, Elisabetta Villaggio a annoncé en ces termes le décès de son père :
«Adieu papa, maintenant tu es à nouveau libre de t’envoler».
Depuis cette annonce, nombre de ses pairs, de ses admirateurs, de personnalités du monde de la culture en Italie et dans le monde, ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux, et dans les médias, rendant hommage à l’homme qu’il fut, à l’écrivain et érudit qu’il était, et surtout au grand acteur qu’il est, et qu’il demeurera à jamais.
Paolo Villaggio est mort, Vive le Cinéma italien!