Baloji tel est le nom de l’artiste : homme de sciences, le plus souvent occultes selon la traduction en swahili.
La musique a été un refuge pour Baloji pour échapper au mal-être d’une adolescence difficile en Belgique, où il s’est installé très jeune avec son père, loin de son Congo natal. L’enfant de Lubumbashi deviendra poète, auteur compositeur, scénariste, acteur, vidéaste et styliste.
Après un succès éphémère avec le groupe Starflam qu’il avait formé avec des jeunes de Liège, Baloji arrête la musique jusqu’en 2008. Il renoue avec ses racines après une lettre de sa mère, retrouvailles après une séparation de plus de trente ans. Il signe alors son album Hotel Impala, dans lequel il mélange rap et musique africaine sur introspection autobiographique et récolte un succès monstre en Belgique.
Suivra en 2010 l’album « Kinshasa succursale » incluant « Le Jour d’après/Siku Ya Baadaye », c’est sa vision d’Indépendance cha-cha de Joseph Kabasele, alias Grand Kallé, chanson symbole de l’émancipation heureuse des années 60 et de l’indépendance du Congo. Elle se traduit par la mise en œuvre d’un contrepoint résolument hip-hop qui se tisse sur l’hymne originel.
Le rappeur synthétise un triste, mais pertinent bilan des 50 premières années de l’état d’un Congo aux dimensions de continent, regrettant les erreurs de jeunesse et l’immobile stagnation dans laquelle le pays est encore figé.