Beirut voit le jour aux States en 2006. Le groupe, porté par son leader Zach Condon, commence vite à se donner des airs d’orchestre : Perrin Cloutier, Hari Ziznewski, Jason Poranski, Nick Petree, Kristin Ferebee, Paul Collins, Jon Natchez, Kelly Pratt, Tracy Pratt seront très vite de la partie. Communément, Beirut fait du folk, mais abstraction faite de ces bagatelles purement génériques, leur musique est avant tout une fête, qu’il s’agisse de célébrer la musique en elle-même, avec des compositions où la part belle est faite à tous les instruments, ou qu’il soit question des textes de Condon, dans lesquels références et poésie outrepassent le temps et l’espace, à l’instar de Nantes.

Extrait de l’album « The Flying Club Cup », Nantes dit la nostalgie d’un sourire que le temps a emporté. Mélancolie désamorcée par les effusions orchestrales, dès les premières notes, n’en demeure qu’une musique poétiquement fêtarde. Beirut ne se gênent pas pour vous prendre de court, avec une drôle de référence : « - Mais qu’est-ce que tu as aujourd’hui ? - J’ai que les hommes me dégoûtent ! »… Cultissimes répliques de la tout aussi culte adaptation de Jean Renoir du roman zolien, La Bête Humaine, que la troupe greffe sur fond de musique joviale, à grand renfort de trompettes et de roulements de percussions.