La faucheuse ne chôme pas ces dernières années. Chanteurs, écrivains ou milliardaires, elle a emporté sous sa cape noire des icônes du 20e et 21e siècle. Nous ne pouvons pas y faire grand-chose, sauf admirer la justice « divine », celle qui ne prend en compte qu’une chose : le compte à rebours. Puisque la nature déteste le vide, par quoi va-t-elle remplacer ces figures qui ont bâti l’imaginaire social ?
Aujourd’hui, de nouveaux secteurs offrent de nouvelles figures de la culture populaire ; la télé-réalité et internet, et comme l’avait prédit Warhol, le quart d’heure de gloire s’est démocratisé grâce à la toile, ainsi, Forbes classe Grumpy Cat (le chat grincheux) dans sa liste d’influenceurs.
Certes, une icône est éternelle, mais chaque décennie, époque, fait naître de nouvelles figures incontournables, dignes héritières de ceux qui sont partis. Voici donc une sélection qui prouve que la relève est assurée, que ça n’était pas mieux avant et enfin que pleurer les morts est indigne de leurs génies.
Stromae
Il fut comparé à Brel dès son premier single. Stromae, de son vrai nom Paul Van Haver est né en 1985. Avril 1994, son père et une partie de sa famille meurent au Rwanda pendant la guerre. Cet artiste a bouleversé le monde de la musique en imposant l’électro mélodique et des textes toujours bien écrits. Dans ses textes, il traite de la fête, des réseaux sociaux, des relations homme/femme ou du cancer. Il est encensé par la critique et par le public, il est de ceux qui influencent les jeunes pousses.
Kendrick Lamar
Né en 1987 à Campton, ghetto qui inspire tous ses tubes, le prodige du rap américain fait de chaque album un manifeste contre la ségrégation raciale. Respecté par ses pères, il a notamment marqué les Grammy Awards avec une prestation qui est entrée dans l’histoire, il est arrivé sur scène enchaîné comme un esclave ou prisonnier - la différence est infime- pour chanter son africanité, mais aussi l’histoire qui le lie à l’Amérique, il a transformé cette cérémonie trop lisse en une tribune politique. Son hit « Alright » est devenu un hymne lors de la manif « Black lives matter ».
Kendrick Lamar c’est l’anti-gangsta rap par excellence, toujours politico-poétique, il est un incontournable de notre époque.
Banksy
Immortel de son vivant, il est l’artiste contemporain le plus connu au monde. Le mystérieux Banksy a fait couler beaucoup d’encre, profondément engagé, l’artiste a su conjuguer loi du marché de l’art contemporain et messages anti conventionnels. L’humour, la poésie, la politique se posent sur les murs du monde entier. Pochoirs anti systèmes et anonymat, il est une icône qui a donné accès à monsieur Tout-le-Monde, de Londres jusqu’à Gaza, à l’art urbain.
Malala Yousafzai
Née en 1997, elle a déjà inscrit son nom dans l’histoire. Militante dès son plus âge pour son combat pour l’accès à l’éducation dans sa région, à 11 ans elle défie les talibans à Mingora au Pakistan. Le 9 octobre 2012, elle est victime d’un attentat la visant à la sortie de l’école, elle est grièvement blessée au cou et au visage. Depuis son blog « journal d’une écolière pakistanaise » jusqu’au prix Nobel de la paix en 2014, que de chemin parcouru pour cette militante dont on oublie souvent le jeune âge !
Xavier Dolan
On peut ne pas aimer son film, mais il est impossible d’ignorer le génie de ce prodige qui a tourné son premier long-métrage « J’ai tué ma mère » à l’âge de 20 ans. Premier long-métrage sélectionné à Cannes, Cannes qu’il ne quittera plus jamais. De film en film, Xavier Dolan prouve que le succès de son premier long-métrage n’est pas un coup de chance. Xavier Dolan fait partie des rares réalisateurs connus et suivis, il est populaire comme un chanteur peut l’être. Né en 1989, il a changé le cinéma québécois et fait partie des grands noms après 6 longs-métrages. Hyperactif, il est polyvalent et s’intéresse aux questions du genre, de la famille et de l’amour à toutes les sauces.