« Rien n’est plus beau qu’un corps nu. Le plus beau vêtement qui puisse habiller une femme ce sont les bras de l’homme qu’elle aime. Mais, pour celles qui n’ont pas eu la chance de trouver ce bonheur, je suis là. » Tels étaient les mots d’Yves Saint Laurent, une des figures les plus représentatives de l’élégance et du raffinement à la française, qui s’est éteint un certain 1er juin 2008, des suites d’une longue maladie.
Avant de mourir, il avait arrêté sa carrière depuis quelques années déjà, et fait ses adieux à la mode. La mode à laquelle il a contribué et dont il était une des figures emblématiques, bouleversant les règles et rapprochant la haute couture, synonyme de luxe et de glamour des personnes « ordinaires ».
Dans les années 50, Yves Saint Laurent a commencé sa carrière dans la maison Dior comme assistant-modéliste ; quand ce dernier est décédé brutalement, le jeune homme lui succédera à seulement 21 ans.
Avec sa ligne de prêt-à-porter de luxe, dessinée par ses soins, manufacturée par des industriels et vendue dans des boutiques franchisées, il a démocratisé la haute couture et l’a fait entrer dans les dressings de monsieur et madame tout le monde. Ainsi, ceux qui n’en avaient pas les moyens, ont eu l’opportunité d’arborer des pièces portant la touche et la griffe d’un grand couturier.
« Je suis très fier que les femmes du monde entier portent des tailleurs pantalons, des cabans, des trench-coats... je me dis que j’ai créé la garde-robe de la femme contemporaine, que j’ai participé à la transformation de mon époque. […] On me pardonnera d’en tirer vanité, mais j’ai, depuis longtemps maintenant, cru que la mode n’était pas seulement faite pour embellir les femmes, mais aussi pour les rassurer, leur donner confiance, leur permettre de s’assumer. » (Tiré du Discours d’adieu du 7 janvier 2002.)
Saint Laurent, à une époque propice à l’émancipation de la femme, a contribué à lui donner une image libérée et indépendante. Il a eu l’audace de l’habiller avec des pièces puisées dans le dressing de monsieur, créant par exemple le premier smoking dans sa version féminine en 1966.
Le couturier a également emprunté la Saharienne, vêtement militaire à l’origine pour la proposer à madame, faisant fureur sur les podiums à sa sortie.
Grand collectionneur, il avait un goût prononcé pour l’art en général, et ceci s’est reflété dans ses collections, le meilleur exemple en serait peut-être la fameuse robe Mondrian, inspirée des toiles du peintre, avec ses lignes géométriques caractéristiques.
Yves Saint Laurent c’est aussi le tailleur pantalon, le caban ou alors la combinaison. Des pièces qui, à l’époque, ont chamboulé ce qui se fait, et transgressé les règles. Il voulait à travers ses créations, accompagner, à sa façon, le grand mouvement de libération de la femme.
Le couturier a été décoré des insignes de Chevalier de la Légion d’honneur en 1985, de l’ordre de Commandeur de la Légion d’honneur en 2001, et, une année avant son décès, il a été nommé Grand Officier de la Légion d’honneur en 2007 par Nicolas Sarkozy.