Le passé islamique du Portugal renaît à Mértola

Le passé islamique du Portugal renaît à Mértola

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Le festival islamique de Mértola puise ses racines dans l’histoire de la ville, voire dans celle de toute la région. Sa première édition date de 2001.

 

Il s’agit d’une vitrine de l’héritage socioculturel arabo-musulman et d’une ouverture sur la rive sud de la méditerranée. Le professeur Claudio Torres, fondateur du campo arqueológico parle d’un pont entre les deux rives. La manifestation doit d’ailleurs son existence au camp archéologique de Mértola.

 

En effet, sans les fouilles qui datent des années 70, le passé islamique de la ville serait resté enseveli à jamais sous terre et, avec lui, le rôle qu’elle joua entre le VIII et le XIII siècle. Les recherches du camp archéologique ont ainsi contribué à mettre la lumière sur 5 siècles longtemps occultés de l’histoire du Portugal. Les fouilles ont, entre autres, révélé l’existence d’un quartier almohade qui date du 12e siècle. Faut-il rappeler que la ville abrite le musée islamique le plus important de tout le pays.

 

Son église est l’un des nombreux témoins de l’histoire de Mértola. Elle est bâtie sur une mosquée dont les murs et le mihrab sont encore visibles. La mosquée elle-même fut construite sur une ancienne église qui est venue s’installer sur les vestiges d’un lointain temple romain. « Une superposition d’Histoire et de lieux sacrés ».

 

« Mértola l’islamique » se positionna en tant que carrefour commercial. Étant une ville portuaire, située sur les rives de la rivière Guadiana qui se jette dans l’océan atlantique, elle constitua un relais vers la région méditerranéenne de la péninsule ibérique. « C’était une capitale régionale à l’époque islamique », explique le professeur Torres.

 

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Aujourd’hui, grâce au festival, c’est d’un carrefour culturel où la rive sud de la méditerranée rayonne, que l’on parle.

 

Biennal, le festival islamique s’est tenu cette année du 18 au 21 mai, il a drainé quelque 60 000 visiteurs pour une ville qui ne dépasse pas 1000 habitants. Haut en couleurs, il rassemble plusieurs activités culturelles. Débutant par l’ouverture d’un souk, il inclut des conférences sur l’islam, des concerts, des lectures de contes, des spectacles soufis de Dhikr…

 

Mais le plus important, pour le professeur Torres, c’est l’esprit méditerranéen que le festival entretient, indépendamment de la religion. C’est aussi une occasion de promouvoir les métiers d’un artisanat qui tire sa source d’un héritage riche et varié.

 

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Si vous passez par Mértola pendant cette manifestation culturelle, ne vous étonnez pas de sentir l’odeur d’encens, d’entendre des refrains orientaux ou des percussions de rythmes qui vous sont familiers.

 

La Tunisie était présente à l’édition de cette année via l’exposition photographique « Al-Sharq Wa Al-Gharb » de Santiago Macias. Il s’agit de photos prises dans des lieux de culte entre 2000 et 2016 qui mettent en exergue la coexistence entre les religions.

 

Pour les visiteurs européens, c’est d’une immersion dans un univers géographiquement proche, mais culturellement divergeant qu’il s’agit.

 

« Le festival est un lieu de fête et de convivialité. Ce qui importe c’est la mémoire de la méditerranée et l’ouverture vers une Europe qui se renferme sur elle-même » conclut l’éminent professeur. Mais avant de conclure, il a tenu à inviter les jeunes Tunisiens à venir faire des recherches et visiter la bibliothèque de Mértola.

 

Crédit photo : Câmara Municipal de Mértola