Dans les années 80, Warhol introduit le numérique dans son art sur un Amiga Commodore. Quelques années plus tard, quelques artistes s’y mettent en détournant la fonction initiale du numérique pour en faire un outil d’expression artistique libre et pertinent. Richard Huelsenbeck le papa du Dada disait : «On ne peut comprendre Dada. Il faut en faire l’expérience». Même chose pour le Data Dada, qui est un hommage aux 100 ans du dadaïsme, un hommage viral, vivant, ancré dans notre époque. Comme le Dada est entré en guerre avec son époque, le Data Dada affronte la sienne.
«My google search history» publié en 2011 est une des premières œuvres Data-dada, de la net-artiste Albertine. L’œuvre consiste en 160 pages de mots clés googlisés par l’artiste depuis 2006. Elle parle de son œuvre au journal Le Monde : «À première vue, c’est illisible, une liste brute de 160 pages de mots-clés, mais en fait, c’est très instructif. La somme de mon historique Google raconte en détail ma vie publique et intime, dans l’ordre chronologique. Elle me caractérise de façon complète et précise. “
Albertine Meunier a mis en accès libre son logiciel d’extraction d’historiques Google. Un logiciel qui permet de voir ce que Google sait sur vous, et vos informations vendues à Coca et à Sanofi. Un logiciel qui nourrit encore plus le débat virulent sur la vente des informations personnelles et les lanceurs d’alerte comme Edward Snowden.
Il y a plusieurs groupes de ‘dataiste’, voici un extrait du Grand Data Dada Manifesto, mis en ligne sur Data DADA.net, fruit de l’Hacktion non-stop, 4 pays, 7000 participants, 30 heures de brainstorming : ‘Des râleurs en boucle, et des codeurs en poésie. Des anciens, et des enfants; des ados, et des vieux enfants; Jean Songe sans guitare, Joël Vacheron coauteur de DADA-BOT; des pique-assiette et des génies. Un wifi de merde et des murs d’Histoire; une boule disco et des projections au plafond.’