LABEL AFFAIRE//Stax Records, la musique aux mille couleurs

LABEL AFFAIRE//Stax Records, la musique aux mille couleurs

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Il paraît que dans la vie, tout le monde a des ennemis. Pour les labels de musique, c’est pareil. La Stax était la grande rivale de la Motown. Retour sur son histoire.

 

Nous sommes en 1957. Un frère et sa sœur rêvent d’avoir leur propre maison de disque. Jim Stewart - banquier le jour et violoniste la nuit - et sa sœur Estelle Axton réunissent leurs économies pour louer un vieux cinéma dans le quartier noir de Memphis. Ils y produisent essentiellement des titres rockabilly et de la musique country. La Stax n’existe pas encore et leur label s’appelle Satellite Records. Petit à petit, Satellite s’éloigne de ces genres musicaux et se tourne vers le Rythm and Blue et ce qui ne s’appelle pas encore la soul music. Sorti en 1960, « Caus' I love you » de Rufus Thomas et sa fille Carla fut le premier grand succès du label.

 

 

 

1961, cela fait déjà 4 ans que le label Satellite existe. Problème, une marque de la côte Ouest possède déjà ce nom. Ils décident alors de renommer leur maison de disque en Stax : contraction entre Stewart et Axton, les deuxièmes prénoms des frères et sœurs fondateurs du label. Mélange subtil entre blues, gospel et country, le son Stax sera celui du deep south. Jim Stewart était un passionné de musique, peu importe la couleur de peau des musiciens. Jim et la Stax feront beaucoup pour l’intégration raciale dans le sud des États-Unis où la ségrégation dominait. Ils produiront notamment un groupe mixte composé de musiciens noirs et blancs : Booker T & the MG’s. Booker T Jones à l’orgue Hammond, le « colonel » Steve Cropper à la Telecaster, Donal « Duck » Dunn à la basse et Al Jackson à la batterie... Grâce à Booker T, la Stax obtiendra son premier Numéro Un sur les hit-parades R & B avec le titre Green Onions.

 

 

 

En 1962, la Stax engage un chauffeur qui doit travailler pour un artiste dont tout le monde a oublié le nom. Le nom du chauffeur quant à lui, vous dira forcément quelque chose. Il s’agit d’Ottis Reding, une supernova qui donna au label Stax toute sa renommée. Le 7 December 1967, Otis Redding enregistre ‘(Sittin’ On) The Dock of the Bay’. Trois jours plus tard, après un concert à Madison, il embarque à bord d’un avion qui s’écrasera dans le Lac Monona. Otis Redding disparaît le 10 décembre 1967 à l’âge de 26 ans. Publié après sa mort, « (Sittin' on) The Dock of the Bay », sera N ° 1 aux États-Unis en février 68. La disparition du chanteur marque la fin de la première époque Stax...

 

 

Si vous n’avez pas envie de lire, écoutez en cliquant ici.