Dangereux, sulfureux, violent... les journalistes ont utilisé de nombreux adjectifs pour qualifier le label Death Row Records. Rien que son nom, « le couloir de la Dmort », parle de lui-même. Entre musique et mythe, Death Row Records a su se forger une réputation.
2Pac, Snoop Dogg, Dr. Dre... C’est le label Death Row Records qui a su en grande partie imposer le gangsta rap et sa contre-culture. Label le plus puissant de la musique hip-hop des années 1990, il a offert à l’industrie musicale un nombre record de titres à succès. Comme derrière chaque label il y a un homme, pour Death Row Records, il s’agit de Suge Knight. Businessman véreux sans foi ni loi, membre du gang Bloods, il savait voir le talent quand il était sous ses yeux et en voulait pour son argent. Nous sommes en 1991 et cet ancien joueur de la National Football League rencontre David Kenner et Michael « Harris-O » Harris, le gangster le plus dangereux de L.A. alors qu’il n’a que 26 ans, Suge Knight et son collaborateur Dr Dre prennent la tête de Death Row. C’est donc sans surprise que le premier album à être lancé à coups de milliers de dollars est The Chronic de Dr Dre, qui lancera le style G-Funk (sous genre de hip-hop à la sauce funk façon West Cost) tout en propulsant Snoop Dogg sur le devant de la scène.
La musique n’était pas la partie la plus importante du label. Violence, illégalité, scandales, problèmes avec la justice... Ce sont tous ces éléments qui ont participé à la réputation du label Death Row Records. Cette maison de disque que l’on surnommait « The World’s Most Dangerous Record Label » a pourtant marqué le rap Game à une grande échelle. 23 novembre 1993, Snoop Dogg sort son album Doggy Style. Ce fut un succès immédiat : 1er album de l’histoire du rap à se classer 1er au Billboard 200et 12 millions d’exemplaires écoulés... À son apogée, le label pouvait gagner jusqu’à 100 millions de dollars de bénéfices par an. Il a aussi raflé tous les prix possibles et imaginables « Album de l’année », « Artiste de l’année » et « Producteur de l’année » pour Dre, « Révélation de l’année » et « Meilleurs textes de l’année » pour Snoop Dogg.
Le 12 octobre 1995, un nouveau nom signe sur le label Death Row - et pas n’importe lequel. Après que Suge Knight ait payé sa caution de 1,4 millions de dollars, 2pac sera la nouvelle tête d’affiche de la maison de disque. En 2 semaines, il produira une vingtaine de morceaux, et de cette vingtaine de morceaux naîtra le double album All Eyez on Me. Guerre de gangs, règlements de compte, deals de drogue... Difficile de raconter la riche histoire d’un label qui n’a pourtant connu ses heures de gloire que de 1992 à 1996... Car une chose est sûre, l’âge d’or de Death Row ne pouvait pas durer éternellement dans ce genre d’environnement. Le déclin du label surviendra au moment de la mort de deux personnages clés – Notorious B.I.G et Tupac Shakur suivi de l’emprisonnement de Suge Knight. Mais Dre et 2 Pac rentreront dans la légende avec un des morceaux phares du rap californien : « California Love » !
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