Il y a cinquante ans, Woodstock. Ce festival désastreusement mythique a marqué l’histoire de la musique et bien plus encore. Le 15 août 1969, à 17h, la bande son de la contre-culture démarre sous le signe de la paix et de la musique, et ce sera à Richie Havens d’inaugurer la scène dans des conditions pour le moins, inattendues.
Au commencement de Woodstock, rien ne se passe comme prévu. Le chanteur afro-américain Richie Havens, qui devait jouer en sixième position, remplace Sweetwater, groupe d’ouverture toujours bloqué dans les énormes bouchons provoqués par l’affluence des festivaliers des quatres coins du pays. Il y avait déjà 50 000 personnes sur les terrains agricoles de Bethel. Les organisateurs ne trouvent pas de solutions pour acheminer les artistes et leurs instruments sur scène. Un agriculteur du coin décide de prêter son hélicoptère. Richie et sa guitare sont embarqués en premier. Artiste spirituel, Richie Havens touche plus à la soul, au folk et au jazz qu'au rock psychédélique. Il y va de bon coeur malgré la peur et se doit d’enchaîner son répertoire musicale jusqu’à épuisement puisqu’il finit par jouer plus de deux heures sur l’acoustique, accompagné de deux musiciens, l'un sur les congas et l'autre sur la guitare.
‘Freedom, Freedom !’ chante Richie devant une marée humaine calme et assise. Avec une rythmique percussive, le chanteur improvise peu à peu l’hymne du festival. Un hymne qui se construit ensuite autour du vieux negro spiritual Motherless Child.
‘Clap your hands, Clap your hands !’, une vague d’euphorie hypnotise le public, qui se lève et applaudit avec ferveur jusqu’à la sortie du musicien devenu légende.