The Founder : Aux origines d’un Empire

The Founder : Aux origines d’un Empire

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« The Founder » est l’histoire véridique de « Ray Kroc », lambitieux vendeur ambulant de mixers qui a transformé McDonald’s, un restaurant à hamburgers dans la petite ville de San Bernardino, en Californie, en lune des plus grandes chaînes de restauration rapide au monde. 

 

Dirigée par les frères Mac et Dick McDonald, l’enseigne tirait son originalité de l’organisation révolutionnaire de la cuisine lancée par les deux frères afin de rationaliser la production de hamburgers, une méthode qui ne tarde pas à attirer la convoitise de « Ray Kroc » qui propose aux propriétaires d’entrer en affaires avec eux, et commence à voir dans ce projet ce que les frères McDonald n’avaient jusque-là pas eu l’ambition de rêver !

 

« Kroc » commence par obtenir des propriétaires qu’ils l’autorisent à franchiser l’enseigne... Il finira inexorablement, bien que légalement, par délester Mac et Dick McDonald de leur entreprise.

 

Est-il juste pour « Ray Kroc » de se prévaloir du titre de « fondateur » ? était-il un opportuniste gourmand ?

Peut-être.

Nombre de propriétaires d’entreprises aujourd’hui florissantes ont eu à l’être, pour survivre dans le monde impitoyable des affaires.

Quand on prend le parti de ne pas se laisser entraîner dans un débat sans fin autour du « Capitalisme », ni dans le dilemme moral du bien et du mal, ou dans une quelconque bataille pour l’âme des produits McDonald’s, « The Founder » nous raconte non seulement l’histoire de la création du plus symbolique des empires de la « malbouffe » à travers le monde, mais nous donne aussi à réfléchir sur des questions pertinentes qui tiennent lieu de ponctuation tout au long du film...

 

Doit-on concentrer nos efforts à produire de la qualité ou de la quantité ?

Les gens honnêtes et de bonne foi peuvent-ils encore s’affirmer par eux-mêmes, survivre et accomplir leurs rêves ?

Sont-ils assez outillés pour reconnaître un prédateur les prenant pour cible, dans un monde des affaires plus que jamais comparable à une jungle ?  

Bien que le film ne justifie pas les moyens peu orthodoxes de « Ray Kroc » en affaires ni ne cautionne son mépris total pour l’éthique, le réalisateur John Lee Hancock et le scénariste Robert Siegel ne négligent pas pour autant sa vision, son génie, et sa contribution à la formation de l’empire McDonald’s.

 

Le formidable Michael Keaton excelle dans son rôle, interprétant un personnage d’abord attachant, puis impressionnant par son ambition, laissant finalement le spectateur perplexe face à son caractère vicieux, calculateur et sans scrupules.

 

Encore dans sa lancée depuis sa performance extraordinaire dans « Birdman » (meilleur acteur dans un film musical ou une comédie aux Golden Globes 2015), Michael Keaton évolue dans une classe, voire une dimension à part quand il s’agit d’interpréter des personnages « borderline ».

Le personnage de « Ray Kroc » dans « Le Fondateur » fait figure d’antithèse au personnage de « Riggan Thomson », interprété par Michael Keaton dans « Birdman ». Les deux films portant en filigrane l’histoire d’un homme, la cinquantaine bien entamée, essayant de comprendre le sens d’une vie passée à travailler sans rencontrer le succès escompté.

Comme pour la pièce théâtrale, enjeu autour duquel tourne la trame de « Birdman », le « Ray Kroc » de Michael Keaton voit en « l’opportunité McDonald’s » sa dernière occasion de faire quelque chose de sa vie, de compter dans un monde qu’il veut sien quoi qu’il en coûte.

 

Les deux films se recroisent aussi au détour de deux brillants monologues, résonnants comme autant de plaidoyers qui mettent en surbrillance les fils conducteurs des deux histoires. 

Dans « Birdman », ce fut la tirade de « Sam » la fille de « Riggan Thomson » sur la difficulté de trouver et poursuivre un but dans la vie, surtout pour les plus de quarante ans dans un monde qui leur fait de moins en moins de place. 
C’est Michael Keaton lui-même qui revient à la charge dans « The Founder », pour marteler tel un gourou survolté qu’il ne s’agit pas d’âge, mais de détermination et d’ambition ! Et Ray Kroc d’abonder dans son sens, et de faire dire à « Son Michael Keaton » :

 

« Maintenant, je sais ce que vous pensez. Comment diable un vendeur de machines à milk-shake âgé de 52 ans a-t-il pu bâtir un empire de restauration rapide avec 1 600 restaurants, dans 50 états, cinq pays étrangers avec un revenu annuel denviron 700 millions de dollars ? 

Un mot : Persévérance. »