L’heure est au bilan ! La folle équipée de la Fashion Week est bel et bien achevée, avec plus d’une quinzaine de créateurs, des collections beauty kitsch, minimalistes, etc. ainsi que le concours Elite Model Look. L’édition de cette année a été une aubaine pour les fashions addicts. La Fashion Week fut l’occasion de découvrir ou de redécouvrir des créateurs, des graines de talent issues des ateliers ou fraîchement sorties des écoles de mode.
Retour sur 4 jours au Théâtre romain de Carthage. Cette année à la Fashion Week Tunis il y avait de tout, des robes de mariée, de la lingerie, du prêt-à-porter ou haute couture, du minimalisme gore et du traditionnel revisité. Avec les années, la Fashion Week a élargi son éventail de sponsors et de collections. Il ne s’agit plus simplement de mode, mais du monde de la mode et des sphères qui l’entourent : l’industrie, les médias spécialisés, l’artisanat et les écoles. Cette édition dévoile ainsi la mécanique complexe de la couture.
L’ouverture de la Fashion Week par des défilés de prêt-à-porter est aussi la volonté d’encourager le made in Tunisia, le « consommer tunisien », planche de salut pour le secteur textile qui a connu ces dernières années une crise sans précédent.
Bien que certains croient que le monde de la mode se soucie très peu de la réalité du pays, les démarches des designers prouvent le contraire. La question du pouvoir d’achat est au cœur même de la collection de Braim Klei par exemple, ce dernier parle d’une mode accessible à tous, de la haute couture à bas prix, qui élargirait le marché et qui est plus rentable tout en préservant l’aspect « pièce unique » de ses vêtements.
Aujourd’hui, il est donc impossible pour la mode de rester cloîtrée dans sa tour d’ivoire, ce qui confirme davantage l’idée que pour faire de la mode, il faut partir de la rue.
Le rebranding de pièces traditionnelles est plus que jamais à l’ordre du jour et de la mode et constitue à n’en point douter un élégant clin d’œil aux sources. Démarche on ne peut plus originale à condition d’éviter le piège du cliché et de l’approche folklorique.
Cette année, le « marioul Fadhila » à l’honneur, personnifie cette démarche originale et se démarque par sa coupe hypermoderne, ses lignes droites et ses coloris. Nouveau dada de la mode tunisoise, son prix abordable fait de lui la coqueluche incontournable du moment. Ce flirt de lignes venues d’ailleurs avec le traditionnel local nous conforte dans l’idée que les frontières en matière de mode sont souvent transgressées, pour la bonne cause s’entend. Saint-Laurent, en reprenant les codes esthétiques des pays africains et nord-africains a transcendé ce qu’on appelle « l’identité » du vêtement, prouvant ainsi que ce dernier est universel.