Rodolphe François d’Erlanger, le baron d’Erlanger dont on connaît aujourd’hui la magnifique demeure qui héberge le Centre de Musique méditerranéenne, le palais Ennejma Ezzahra, est né en France en 1872.
Français de naissance, le baron est le fils d’un banquier allemand et d’une mère américaine. Passionné d’art, de musique et de traditions, il était musicologue, il était aussi peintre, sa sublime demeure perchée en haut de la colline de Sidi Bousaïd en témoigne. Transformée en musée aujourd’hui, le visiteur pourra constater par lui-même les passions du baron, ses pinceaux, ses toiles et même ses tubes de peinture sont encore entreposés dans son atelier, chez lui.
Rodolphe était le cadet d’une fratrie de 3 enfants, ses frères aussi étaient passionnés d’art, mais contrairement à lui, ils étaient aussi banquiers.
C’est la santé fragile du baron qui l’amena en Tunisie où sa famille possédait des terres et où il passa sa vie jusqu’à sa mort en 1932.
Quant à la demeure, il entama sa construction en 1911, le chantier dura 10 ans et l’on parle de milliers d’ouvriers qui y auraient travaillé. Le Baron fit appel à des artisans de Tunisie, du Maroc et d’Égypte pour la décoration. Pour l’électricité et la plomberie, il fit appel à des spécialistes européens*. Avec son architecture et sa décoration étudiées dans les moindres détails, la demeure résume la passion du Baron pour l’Orient dont il tenta de capturer l’essence chez lui. Du plâtre ciselé, en passant par les tapis persans, aux coussins, nous avons essayé de prendre en photos ces détails qui ont fait la particularité du palais conçu dans un style arabisant qui mélange les influences. Nous avons tenté de saisir l’essence de la vie quotidienne au Palais où la vie par endroit semble s’être figée comme à l’époque où il servait encore de maison familiale, avant qu’il ne soit vendu à l’État tunisien par Edwina d’Erlanger, la veuve de Léon d’Erlanger (fils du baron). Nous avons même eu la permission d’aller dans des endroits habituellement non ouverts au public pour nous retrouver au milieu de l’atelier que les visiteurs observent derrière les vitres, nous avons aussi eu le droit d’admirer la collection de gramophones et de vinyles du Baron, musicien et mélomane. Faites avec nous le tour, en cliquant sur la carte interactive…
Bonne visite.