Choeur Citoyen entre crainte et espérance

Choeur Citoyen entre crainte et espérance

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L’association l’Art de Rue et la Fondation Rosa Luxemburg ont investi la place de la « Kherba » à Bab Dzira, avec une chorale citoyenne formée de jeunes du même quartier. C’est dans latmosphère anarchique de la place de la « Kherba », que les textes et la musique de la chorale citoyenne ont transformé, pendant quelques minutes, la sémantique d’un lieu au cœur de la capitale. 

 

Suite à un atelier d’une semaine organisé à Dar Bach Hamba, encadré par le dramaturge égyptien Salam Yosri, des jeunes tunisiens ont travaillé pendant une semaine sur une performance musicale d’une vingtaine de minutes, lors de laquelle ils ont présenté des chansons écrites et composées par leurs soins.

Chansons aux paroles drôles et paradoxalement pessimistes. Elles reflètent l’humeur vacillante d’une jeunesse sans repères mais qui garde son sens de l’humour. La prestation de « Chœur citoyen » est en cela une découverte de la misère dans le milieu adolescent tunisien, qui chante son angoisse face à un avenir incertain, sa peur du chômage, de la solitude et son rejet de l’extrémisme. 

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Crédit Photo : Rosa Luxemburg Stiftung 

 

Une vingtaine de jeunes citoyens tunisiens ont lancé au monde, de la place de la « Kherba », leur vision du pays, une vision qu’ils partagent avec les auditeurs curieux qui ont assisté à la représentation. Les textes chantés faisaient écho à l’environnement, au quartier et aux diverses inquiétudes interpellant en cela l’audience.

Les auditeurs, tout autant impliqués que la chorale, complétaient le tableau. Des enfants, des jeunes et des vieux du quartier ont arrêté leurs activités pour écouter pendant quelques minutes les voix de « Chœur citoyen ». Quant au décor de l’événement, il s’est transformé peu à peu grâce au son du Oud et de la Zokra joués par deux jeunes musiciens, les bouts de papier envahissants la place et les bruits émanant du café du coin devenaient soudain des éléments complémentaires d’une scène atypique.

 

Une scène qui brise tant d’idées reçues sur le rapport du Tunisien à la culture, à l’espace et aux mots, et qui confirme que la fonction de la culture est d’émanciper la société afin qu’elle devienne citoyenne à part entière.

 

Chœur citoyen est un projet qui a fait ses preuves en Égypte, Suisse, Hongrie, Autriche et aujourd’hui en Tunisie. Il est une manière intelligente et ludique d’inculquer aux plus jeunes l’art de prendre la parole et de revendiquer sa citoyenneté à travers l’écriture et le chant en groupe.

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Crédit Photo : Rosa Luxemburg Stiftung