Cherche autographe désespérément...

Cherche autographe désespérément...

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Le selfie est-il le nouvel autographe ? Une chose est sûre, aujourd’hui on dégaine plus rapidement le téléphone que le stylo.

 

D’accord, il faut vivre avec son temps. Mais autorisons-nous un peu de nostalgie dans un monde où gagner un selfie avec Kendall Jenner est la définition du cool (ceci est une vraie info, le magazine Vogue Lovers organise ce concours).

 

Nous, nous ne rigolons pas avec un sujet aussi sérieux que celui de l’autographe. Pour certains c’est une passion (parfois un peu flippante quand on consulte certains blogs). Pour d’autres c’est un métier, un vrai. Après tout, nous vivons bien dans un monde où des gens sont payés pour déterminer le sexe des poussins ou tester des toboggans aquatiques.

 

Car oui, le monde de l’autographe c’est tout un art, une science - certes inexacte -, mais pourtant complexe. Et encore oui, il y a un monde qui se cache derrière l’autographe. Prenez les chasseurs d’autographes par exemple. Ce ne sont pas de simples groupies, des admirateurs du dimanche. Ils passent des heures à attendre devant des hôtels, dans des aéroports, devant les tapis rouges dans l’espoir d’obtenir ces saines écritures. Sachant qu’ils peuvent potentiellement essuyer le refus de la starlette visée.

 

Dans la famille « Dédicaces », je choisis également « Le consultant en autographe ». Lui, c’est l’expert. Après des années à scruter ces signatures, il a développé un œil et des connaissances qui lui permettent de déceler les faux des vrais. Mais aussi de leur attribuer une valeur en fonction de la notoriété de la célébrité et du support sur lequel se trouve son encre.

Dans tout trio qui se respecte, il faut un bon, une brute et un truand. Le monde de la dédicace n’échappe pas à la règle. On a tous essayé d’imiter la signature de nos parents pour éviter qu’ils ne découvrent une ou deux heures de colles, ou des absences difficiles à justifier (non, sécher les maths pour aller à la plage n’est pas une excuse valable). On sait donc à quel point il est difficile, mais pas impossible, d’imiter n’importe quelle signature. C’est là qu’intervient le faussaire. Avec ses talents de copieur, il reproduit des autographes pour les vendre à prix d’or. (Si vous vous débrouillez bien, vous pouvez tenter de refaire la signature de Serge Gainsbourg et en tirer 75 000 euros). 

Le faussaire a aussi son pendant légal. Qu’on les appelle secrétaires (personnes qui signent à la place des célébrités) ou autopen (stylo mécanique qui reproduit à l’identique et à l’infini des signatures), ils sont payés pour faire ce que la « star » n’a pas le temps de faire.

Peu importe. Signé sur un t-shirt, une pochette d’album, une photo, une guitare ou un simple bout de papier, l’autographe a de la valeur pour celui qui le possède. Comme un trophée, l’obtenir c’est posséder un peu de la vedette que l’on admire. Il y a dans l’autographe ce charme désuet des choses qui ne se font plus. Cette beauté d’une trace indélébile unique faite par la main de l’homme et donc imparfaite.