Ce que le Cool Jazz doit à Lester Young et Miles Davis

Ce que le Cool Jazz doit à Lester Young et Miles Davis

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Nous parlons souvent DU jazz comme style unique, mais il faudrait pourtant parler DES jazz tant il en existe de courants et de branches. Aujourd’hui, Misk vous propose de découvrir la tendance Cool Jazz, dont Lester Young et Miles Davis furent les insufflateurs.

 

Les époques se suivent, mais ne se ressemblent pas. La preuve, une même génération de jazzmen peut choisir d’emprunter différents styles. Le mouvement bop a quant à lui cédé sa place au Cool Jazz, un jazz frais en opposition au hot jazz des années 1925-1935. Disciples de Lester Young - précurseur du cool jazz - Miles Davis et sa trompette, J.J. Johnson et son trombone, John Lewis et son piano ont à leur tour façonné l’univers jazz avec des rythmiques nouvelles. Trompettiste le plus doué de sa génération, comme tout le monde s’accorde à le dire, Davis fait figure de leader du mouvement cool, même s’il fut amorcé par Lester Young. De ce même mouvement cool naîtra ce qu’on appelle le fresh sound qui le caractérise. Selon André Hodeir, auteur du livre « Hommes et problèmes du jazz », « la tendance cool est l’expression la plus actuelle de la musique de jazz (...) une tentative vers une certaine conception de la pureté musicale ».

 

Miles Davis et son orchestre

 

Décontraction, sobriété et style retenu, tels sont les adjectifs que l’on peut utiliser pour qualifier la sonorité cool. C’est ce style relax impulsé par Young qui donne au cool jazz sa définition. Quasiment plus de vibrato ni d’attaque - en témoigne la sérénité du jeu de trompette de Miles Davis. En 1949 il monte un orchestre visant à créer une uniformité sonore avec trompette, trombone, cor d’harmonie, tuba, saxophones alto et baryton. Côté rythmique on trouvait un piano, une contrebasse et une batterie. Chaque instrument a son propre son, mais, réunis dans cet orchestre, ils ne formaient plus qu’un tout harmonieux. Composé à ses débuts de sept musiciens blancs et de seulement deux musiciens noirs (Miles Davis et Max Roach), la tendance fut inversée dès le second concert. Avec cet orchestre, Miles Davis a enregistré Israël et Boplicity deux morceaux qui donnent au Cool Jazz toute sa splendeur.