BouquiMisk #2 : La Cantatrice Chauve, La fable du non-sens

BouquiMisk #2 : La Cantatrice Chauve, La fable du non-sens

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Ceci n’est pas une pièce, ceci est une anti-pièce !

 

« Rien n’est plus tragique que le comique »

 

Ce texte est l’incarnation même de ce dicton. Ayant reçu le Molière d’Honneur en 1989, cette œuvre d’Eugène Ionesco a été donnée à voir sur scène, pour la première fois le 11 mai 1950 et fut publiée le 4 septembre 1950.

 

 

FR;mso-fareast-language:FR;mso-bidi-language:AR-SA">Intérieur bourgeois anglais, avec des fauteuils anglais. Soirée anglaise. M. Smith, Anglais, dans son fauteuil et ses pantoufles anglais, fume sa pipe anglaise et lit un journal anglais, près d’un feu anglais.

 

Ce texte est une esthétisation du non-sens, une fête de l’absurde et des dialogues de sourds.

 

M. SMITH

Mais alors comment se fait-il que le docteur s’en soit tiré et que Parker en soit mort ?

Mme smith

Parce que l’opération a réussi chez le docteur et n’a pas réussi chez Parker.

 

Parler pour ne rien dire

 

Ionesco se moque-t-il du langage en soi, en le réduisant à une diarrhée verbale qui a pour seule utilité de « meubler le silence » pour avoir un semblant de vie ?

 

LE POMPIER

Eh bien, voilà. (Il toussote encore, puis commence d’une voix que l’émotion fait trembler.) « Le Chien et le bœuf », fable expérimentale : une fois, un autre bœuf demandait à un autre chien : pourquoi n’as-tu pas avalé ta trompe ? Pardon, répondit le chien, c’est parce que j’avais cru que j’étais éléphant.

 

Mme MARTIN

Quelle est la morale ?

 

LE POMPIER

C’est à vous de la trouver.

 

Les répliques dans cette œuvre majeure du théâtre français et international sont une incarnation du vide, du « parler pour parler ».

 

Ainsi est la Cantatrice Chauve, une moquerie des fables, de la raison, du théâtre même… et peut-être bien, de l’absurde en soi et de « Beckett ».