Béji Caïd Essebsi: destin d'un Président

Béji Caïd Essebsi: destin d'un Président

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Le Président de la République Béji Caïd Essebsi est décédé le jeudi 25 juillet 2019. Né le 29 novembre 1926 à Sidi Bou Saïd, retour sur la vie de BCE.

 

Ses premiers pas militants 

 

Béji Caïd Essebsi n’a que 13 ans lorsque se déroulent les événements du 9 avril 1938, une révolte populaire se soldant par de nombreuses victimes. Ces émeutes, premiers pas vers l’indépendance de la Tunisie, joueront un rôle fondamental dans l’engagement politique du futur président. Il fera dès lors parti de la jeunesse du Néo-Destour. Mais c’est à Paris que se jouera un autre moment clé de sa vie. C’est en effet dans la capitale française qu’il fait son Droit, avant d’obtenir un diplôme en 1952. La-bas, son engagement politique ne cesse pas, bien au contraire. Il est membre de la cellule destourienne ainsi que du comité de l'Association des Étudiants Musulmans Nord-Africains (AEMNA) dont il deviendra le vice-président. Durant ses années militantes il se fera un ami, Habib Bourguiba Junior, le fils de Habib Bourguiba - lui-même Président du Néo-Destour. 

 

Cette amitiée sera significative à bien des égards. Après un cours voyage au Pays-Bas, Béji Caïd Essebsi retourne à Paris où il est accueilli par Habib Bourguiba Junior. Son ami le présente alors à son père Habib Bourguiba, justement à Paris pour donner une interview au journal Le Monde. Cette rencontre bouleverse le jeune Essebsi qui en sort “impressionné par l'autorité et l'assurance de Bourguiba”.   C’est également grâce à cet ami qu’il finira ses études de droits et obtiendra son diplôme d’avocat, lui qui s’éloignait petit à petit des études pour se concentrer uniquement sur son militantisme. 

 

Le 13 juillet 1952, fut une journée bien chargée pour Béji Caïd Essebsi. S’il valide officiellement sa licence en droit, il est également sommé de quitter le territoire français à cause de sa position au seil de l’AEMNA mais également car son passeport est périmé. De retour en Tunisie, il commencera à plaider dès le mois d’octobre. Et s’il aurait pu faire carrière en tant qu’avocat dans une banque, il deviendra finalement le défenseur des militants traduits devant le tribunal militaire. Tout en poursuivant son engagement politique, BCE s'illustre également au tribunal. Pourtant peu expérimenté, c’est lui qui évitera la peine de mort au syndicaliste Ahmed Tlili, accusé de complicité lors du meurtre d’un gendarme français. Peu à peu après cela, il continuera de gravir les échelons. 


 

Début en politique sous Bourguiba puis l’après 1987


 

Au lendemain de l’indépendance du 20 mars 1956 et dans le contexte du premier gouvernement Habib Bourguiba, Caïd Essebsi devient conseiller chargé des Affaires sociales basé à Dar El Bey. Il évolue en quelques années au poste de directeur de la sûreté d'État puis se fait nommé secrétaire d'État adjoint à l'Intérieur par le président Bourguiba. Le 29 juin 1965, Bourguiba nomme Béji Caïd Essebsi comme ministre de l’Intérieur suite à la mort de Taieb Mehiri. Le 8 septembre 1969, un remaniement ministériel a lieu. Caïd Essebsi quitte le poste de ministre de l'Intérieur et devient ambassadeur aux États-Unis. Se préparant à rejoindre son nouveau poste à Washington, il est finalement reconduit dans le nouveau gouvernement de Bahi Ladgham et se fait nommé par le président Bourguiba comme ministre de la Défense, poste qu’il tient jusqu’en 1970. 

 

S'ensuit une traversée du désert qui dure jusqu'en 1980, année où il est officiellement nommé ministre délégué auprès du Premier ministre. Le 15 avril 1981, Béji Caïd Essebsi devient ministre des Affaires Étrangères dans le gouvernement Mohamed Mzali. Il confronte plusieurs crises diplomatiques dont l'arrivée à Bizerte des combattants palestiniens chassés de Beyrouth en 1982 et aussi le bombardement par l'armée de l'air israélienne du quartier général de l'OLP à Hammam Chott en 1985. Il quitte le gouvernement un an plus tard pour occuper le poste d'ambassadeur en Allemagne de l'Ouest. Après le coup d’État de 1987, il intègre le Rassemblement constitutionnel démocratique de Ben Ali et redevient député suite aux élections législatives de 1989. Il sera élu député pour un troisième et dernier mandat. Le 14 mars 1990, il est désigné, par ses pairs, président de la Chambre des députés; il détient cette charge jusqu'au 9 octobre 1991. Par la suite, il reste député jusqu'aux élections législatives du 20 mars 1994.





 

APRÈS 2011 : 

 

                   

                   

27 Février 2012, BCE a été nommé premier ministre du gouvernement provisoire post-révolutionnaire suite à la démission de Mohamed Ghannouchi. Laissant sa place à Hamadi Jebali, secrétaire général d’Ennahdha, il a quitté son poste le 24 décembre 2012. En vue de rassembler l’opposition, BCE a fondé un parti politique «Nidaa Touness», en Juillet 2012, ce dernier a remporté les élections législatives de 2014.

Le 8 Juillet 2014, il annonce sa candidature aux élections présidentielles. Cependant, la concurrence était rude et les avis concernant sa candidature étaient mitigés. Seul le parti politique «Afek Touness» l’a soutenu. Pour un mandat de cinq ans, BCE a été élu président de la république, le 21 décembre 2014, avec 55.68% des voix.