Disparu brutalement il y’a plus d’an maintenant, Azzedine Alaïa a été plus qu’un couturier talentueux, il a été une étoile brillante dans le ciel de la mode. Son ultime pouvoir ? L’art de sublimer et de sculpter le corps de la femme comme nul autre.
Génie à la coupe bien marqué, il avait d’abord étudié la sculpture aux beaux-arts de Tunis, mais s’est tourneé ensuite vers la mode en puisant dans ses connaissances de sculpteur, ce qui deviendrait d’ailleurs sa signature : « Azzedine Alaïa le couturier sculpteur ». En 1981, il ouvre sa propre maison à Paris et bouleverse le monde de la mode avec ses créations toujours aussi somptueuses les unes que les autres, où la féminité est à son comble et les formes sont mises à l’honneur. Ses créations étaient telles une seconde peau, elles épousaient les formes féminines avec une grâce majestueuse.
La femme Alaïa est surtout intemporelle, sensuelle et puissante. Elle est libre et assume parfaitement son corps et ses courbes.
Ses créations reflétaient certainement l’homme qu’il était, libre et indépendant. Il a toujours évité la pression qu’imposait le monde de la mode, il s’écartait même du calendrier officiel de la Fashion Week et présentait ses collections lorsqu’il le décidait. Il présentait alors ses défilés avec ses muses Naomi Campbell,Grace Jones ou encoreFarida Khelfa, en petit comité dans son atelier au Marais à Paris.
Ses créations ne sont pas simplement de simples habits, mais ce sont des œuvres à part entière, qu’on contemple profondément. Parmi ces œuvres, il y’a les sublimes tailleurs à la coupe si précise et au détail si fin.
Ainsi, la galerie Azzedine Alaïa présente une nouvelle exposition dédiée à « L’art du tailleur » selon Azzedine Alaïa et Gilbert Adrian, un costumier américain mythique qui a beaucoup inspiré le prodige de Tunis par ses créations sophistiquées. L’exposition est organisée sous la direction d’Olivier Saillard, historien français de la mode.
Tous les deux couturiers partageaient la même vision de la mode : sublimer le corps de la femme à travers une finesse du détail et des coupes bien structurés.
Parallèlement à l’exposition, deux longs-métrages où figurent leurs créations sont projetés : Les femmes (1939) et Dangereusement vôtre (1985)
L’inauguration de cette exposition a eu lieu ce dimanche à la rue de la Verrerie à Paris, où le petit monde de la mode s’est donné rendez-vous. Par la même occasion, la ville de Paris a rendu hommage au couturier en dévoilant une plaque à la mémoire de Azzedine Alaïa à l’adresse qui lui faisait office d’atelier, bureau et résidence. Ce bâtiment qui était connu pour les déjeuners mythiques organisés par Alaïa, qui réunissait ses proches autour d’une grande table, est devenu aujourd’hui un lieu d’expositions et, depuis novembre dernier, une librairie spécialisée dans la mode.
Un bel hommage au maestro de la haute couture à l’adresse même où la magie Alaïa est née. Son talent continuera à travers les années à marquer les mémoires.