« Hors Lits » dans tous ses arts !

« Hors Lits » dans tous ses arts !

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Initié à Montpellier, le festival alternatif des arts du spectacle est organisé depuis 2014 par Selim Ben Safia. Cette année, Hors-Lits s’est invité du 15 au 16 avril, à Rades puis au Kef. Un choix qui témoigne d’une ferme volonté de décloisonner le monde des arts et d’élargir les champs du possible.

Au programme, des représentations diverses et variées : « Khonar El Bled », de Omar Sfaxi, slameur poète, « M.A.K.T.O.U.B » de Seifeddine Manai, danseur et acteur et « Murmures d’archipels » du chorégraphe William Petit et le plasticien Carlos LLorens. Retour sur cette sixième édition qui a su tenir toutes ses promesses.

 

De slam et d’amour

Héritier de la poésie des troubadours, le slam est un art qui se pratique de plus en plus depuis 2011, date clé dans l’histoire de la Tunisie, mais aussi moment charnière qui a permis l’éclosion de diverses formes d’expressions artistiques. Omar Sfaxi ne se dit pas poète, ce qui ne le prive pas de manier avec brio l’art du slam et de la poésie en général. Qu’il entonne ses vers en dialecte tunisien ou en arabe littéraire, Omar se dit amoureux transi des mots avant tout. Pourtant du haut de ses 26 ans, le troubadour moderne évolue professionnellement dans le domaine des finances, mais il « respire l’art en général » selon ses mots. Il se passionne pour la photographie et joue du luth. Parti au Maroc, il rencontre des slameurs marocains et s’éprend de cet art injustement méconnu du public. Pour Omar, « le slam n’est pas encore respecté en Tunisie… Même le Ministère de la Culture ne reconnaît pas l’activité du slameur comme une activité artistique et dès lors il est impossible par exemple d’obtenir sa carte artistique professionnelle comme le ferait un autre artiste ». Pourtant avec Hatem Karoui et Slam Alikom ou encore récemment, Asma Othmani qui a repris une œuvre du patrimoine musical Tunisien « Yamma Lasmar Douni », revisitée dans un texte de slam. « Les gens bougent enfin, depuis la révolution, malgré les embûches. Mais il est temps d’offrir au slam une même médiatisation que celle qu’on réserve aux autres arts », nous dit le créateur de « Khonar El Bled », invitation poétique à la déambulation dans les ruelles de la Cité, et parmi ses occupants.

 

Danses d’ici et d’ailleurs, danse toujours !

Seifeddine Manai est de ces artistes qu’on retrouve sur tous les fronts : acteur, danseur, chorégraphe. Manai qui a débuté dans la compagnie de Syhem Belkhodja, le « Sybel Ballet Théâtre », s’est rapidement mêlé à d’autres projets et a travaillé avec des pointures de la danse moderne. Entre temps, il se fera acteur pour le film primé de Nouri Bouzid, « Making Of ». L’art de Seifeddine conjugue en outre plusieurs genres de la danse contemporaine au hip-hop.

Son spectacle « M.A.K.T.O.U.B » se veut l’interprétation des possibilités qu’offrent l’art et la vie en général, des choix à faire, du destin et ses caprices.

Le chorégraphe William Petit et le plasticien Carlos Llorens arrivent eux respectivement de France et d’Espagne. L’art de l’un et de l’autre ont fusionné pour créer une belle symbiose, où le corps poursuit, joue et se laisse porter par la lumière et ses réflexions.